Haute-Combe, six hectares d'un domaine agricole acheté par la mairie pour produire plus de 80% des besoins en légumes frais et bio de la restauration collective.
Le vieux et beau domaine agricole Haute-Combe, situé à quelques pas du centre-ville, est devenu municipal en 2005. La mairie, dans le cadre de sa politique de préservation du foncier, a acquis la propriété par préemption, afin d'échapper à un projet classique de lotissements privés. Le corps de ferme, accueillant de nombreuses activités de la MEAD, permettait auparavant de loger sur place l'un des agriculteurs communaux, Sébastien Jourde. Lui-même ancien exploitant, il veille au bon déroulement des cultures sur une surface totale de six hectares, convertie intégralement à l'agriculture biologique et contrôlée par Ecocert dès la première année. Envrion 3000m² de serres (8 au total) ont été installés. Les cultures ont démarré à titre expérimental dès 2010. Après un temps de mise en place et quelques tâtonnements, la régie produit désormais chaque année près de 25 tonnes de végétaux par an, soit environ 85% des besoins en légumes frais, bruts et bio des cuisines des trois groupes scolaires.
Cette démarche de création d'une exploitation par la collectivité, très originale, s'est faite au départ moins par choix militant que par pragmatisme. En se heurtant au défaut de fournisseurs locaux lors des premiers appels d'offres sur ses besoins en bio, la ville constatait à regret que le déclin progressif des fermes est une réalité, surtout dans cette région des Alpes-Maritimes où seules quelques exploitations de plantes à parfum et aromatiques subsistent. Il existe également de petites exploitations bio, mais largement sous-dimensionnées ou peu intéressées par le débouché de la restauration collective à la logique de laquelle elles ne sont pas forcément préparées. Pour parvenir à l'objectif de gouvernance alimentaire, la ville a donc créé, la première en France, cette régie municipale. Le concept : production, récolte, transformation, et livraison aux cuisines.
Plus globalement, la MEAD a pour mission d'élargir l'action, en proposant des terres et un soutien à l'installation des candidats à l'agriculture, notamment en vue de multiplier les sources d'approvisionnement et de créer de nouveaux débouchés locaux.
La magnifique allée des oliviers dont la plupart ont survécu à la vague de froid fatale de l'hiver 1956. En 2016, la première pressée d'huile d'olive a permis de mettre de la couleur dans les vinaigrettes !
Transformer et conserver les aliments
Pour atteindre l’autonomie alimentaire, un atelier de transformation est en cours de création. Mis également à disposition des agriculteurs locaux pour leur permettre de diversifier et valoriser leurs productions en leur assurant des débouchés supplémentaires, sa vocation principale sera d’accueillir les surplus de production, l'été, de la régie agricole, alors que les enfants seront en vacances. L'activité de conserverie est doublée d’une première expérience de surgélation : une tonne et demie de légumes ont fait leur entrée dans la grande chambre froide négative, laquelle s'avère rapidement à l’étroit : tomates, courgettes, poivrons, haricots verts... Les 1000 convives ont ainsi droit en hiver à des préparations réalisées à partir de légumes maison, et le gestionnaire des commandes n’a plus besoin de faire appel à des fournisseurs extérieurs. En jeu : la totale autonomie en légumes bio dans les cantines de Mouans-Sartoux.
La chambre de surgélation.